Cadeaux de Noël : de la Rome antique à nos jours, une longue (et polysémique) histoire
Malgré l’inflation et les préoccupations environnementales, il reste, pour beaucoup de familles, difficilement envisageable de(仍然很难想象) ne pas offrir (ou recevoir) de cadeaux à Noël, surtout lorsqu’il y a des enfants. La pratique n’a pourtant pas toujours été aussi évidente ni répandue.

Des bénévoles allemands emballent(emballer v.t.包装,打包) des cadeaux dans des boîtes destinées aux enfants d’Ukraine et d’autres pays d’Europe de l’Est, à Mülheim-Kärlich, en Allemagne, le 2 décembre 2022.
La coutume consistant à s’offrir des cadeaux au début de l’hiver est loin d’être récente. Selon la légende(n.f.传奇,传说), son origine remonterait… au VIIIe siècle avant notre ère, au moment même de la naissance de Rome. Tatius, qui fut selon la tradition le premier « co-roi » de la Cité éternelle(a.永恒的) avec Romulus, aurait en effet instauré cet usage aux alentours de(+时间;大约) 745 avant notre ère.
Après la guerre entre son peuple, les Sabins, et les partisans de Romulus, les deux camps se seraient échangé des présents en guise de(作为,代替) réconciliation. Parmi ces derniers : des branches venues d’un bosquet(n.m.小树丛,树丛) consacré à Strena, déesse(n.f.女神) de la force et de la santé, qui donnera probablement son nom auxétrennes(n.f.pl.新年礼物). Touché, Tatius aurait alors décidé de faire perdurer(v.i.永存,继续) cette coutume.
Dans la Rome antique, l’échange de cadeaux se faisait plutôt début janvier, accompagné de festivités(n.f.节日,欢庆活动) et de beuveries(n.f.饮酒作乐的聚会) mémorables. Cela prenait alors place dans une vaste période de commémorations(n.f.纪念仪式) célébrant l’allongement des jours, le retour de la lumière et de la vie au sein de la nature. Vers la fin du Ier siècle avant notre ère, avec l’instauration d’un nouveau calendrier par César, c’était aussi l’occasion de célébrer la nouvelle année et Janus, le dieu des (re)commencements.
Les cadeaux avaient alors « une valeur religieuse en même temps qu’une fonction sociale. (…) D’où, très tôt, des critiques qui visaient(viser / viser à) les pratiques du clientélisme(n.m.贬义,收买人心), dans la mesure où ces présents devenaient une obligation. Le dépendant offrait à son patron en espérant obtenir de celui-ci un cadeau plus important. Quant aux dons entre puissants, ils servaient à flatter(v.t.抚摸,奉承) l’ego », expliquent les historiens Alain Cabantous et François Walter dans Noël. Une si longue histoire (Payot, 2016).
Une pratique qui disparaît pendant des siècles
On trouve aussi des cadeaux dans certaines traditions du monde celte devenu chrétien, difficilement datables(a.可推定日期,可推定年代的). Les enfants morts avant le baptême(n.m.宗教,洗礼) devenaient alors des lutins(a.灵活调皮的;n.m.调皮的精灵). La distribution de cadeaux pendant la période de Noël était un moyen de les maintenir dans une vitalité(n.f.生机,活力) mise à mal depuis l’automne (la fête d’Halloween en constituant le moment dramatique).
La pratique se répand au XIXe siècle, époque qui exalte(exalter v.t.颂扬,赞扬) la famille et la réussite
Ces pratiques ont-elles inspiré la nôtre ? Si ce n’est pas exclu, les spécialistes restent partagés(有分歧), car, après la christianisation(n.f.基督教化) de l’Empire romain, la tradition semble avoir disparu pendant des siècles sur une vaste partie du continent européen. En France, on en retrouve quelques traces à partir du XVe siècle seulement, sous forme de dons charitables(a.慈善的,施舍的) (en particulier de nourriture) effectués au moment de Noël, dans des hôpitaux par exemple, ou de maître à serviteur. Un manuscrit de l’hôpital de Strasbourg de 1412 précise ainsi que « pour la fête de Noël il faut donner un grand pain d’épices ou deux petits à chaque malade lépreux(a.麻风的;有斑点的) ».

