Education : « Il faut attendre les années 1990 pour que les violences à l’école quittent les faits divers pour devenir des faits de société »
Si le drame de l’enseignante assassinée(v.t.谋杀) par un élève à Saint-Jean-de-Luz le 22 février n’est pas sans précédent, et si ces événements sont aujourd’hui très médiatisés(v.t.通过大众传媒宣传), les annonces politiques qui les suivent sont rarement suivies d’effets concrets, note dans une tribune au « Monde » l’historien Claude Lelièvre.
fait divers n.m.pl.报纸上的杂闻,社会新闻

Le drame de l’assassinat d’une professeure d’espagnol, poignardée(v.t.用匕首刺,刺杀) par l’un de ses élèves âgé de 16 ans dans le lycée Saint-Thomas-d’Aquin de Saint-Jean-de-Luz, suscite une grande émotion et de nombreuses réactions dans la sphère(n.f.范围,领域)politico-médiatique政治媒体的. Cet événement est-il sans précédent ? On pense immédiatement à l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty le 16 octobre 2020.
Mais les différences sont manifestes : l’assassinat de Samuel Paty a eu lieu hors du collège, par un jeune Tchétchène qui n’appartenait pas à l’établissement et il s’agissait d’une attaque dont le caractère terroriste islamiste ne fait pas de doute. De véritables antécédents(n.m.前事,先例), en revanche, ont eu lieu par le passé : ceux-ci ont été loin de susciter la même émotion qu’aujourd’hui et n’ont rencontré qu’un faible écho dans la sphère politico-médiatique.
Ainsi, par exemple, le meurtre d’un professeur dans le collège de Saint-Marcel en février 1978 ; celui d’un surveillant battu à mort à Metz par trois garçons venus « venger »(v.t.报复) leur camarade puni en juin 1979 ; l’assassinat par un coup de couteau du proviseur(n.m.法国高中校长) du lycée Jean-Bart à Grenoble par un élève qui n’admet pas son renvoi(n.m.送回,开除), en mai 1983. Ces événements sont alors traités par la presse comme des faits divers, et ne suscitent guère de réactions d’ordre politique.
Désormais dans la sphère politico-médiatique
La brève du « Monde » du 27 février 1979 est à cet égard exemplaire : « Un élève âgé de 15 ans, domicilié(v.t.使定居,使指定付款地点) à Saint-Marcel (Eure), a mortellement blessé ce samedi matin 25 février, vers 9 h 30 son professeur, M. Gérard Burgon, âgé de 29 ans, et domicilié à Paris, avant de retourner l’arme contre(把武器对准) lui. Le drame s’est déroulé au collège d’enseignement secondaire de Saint-Marcel. L’élève, dont l’identité n’a pas été révélée(v.t.泄露,揭发), a tiré sur son professeur avec un pistolet(n.m.手枪) de calibre(n.m.口径,投掷物的直径) 7,65 avant de se loger une balle dans la tête. Grièvement blessé, il a été transporté à l’hôpital de Vernon, puis dans un établissement de la région parisienne. Une “colle” pourrait être à l’origine de ce drame. » Et c’est tout.
De façon générale, il faut attendre le début des années 1990 pour que les violences à l’école quittent le domaine des faits divers et deviennent des faits de société dont s’empare finalement la sphère politico-médiatique, avec un certain nombre de thèmes afférents(a.有关的,术语..的+à) et récurrents(a.循环的,复发的). Citons en particulier l’« affaire Montet-Toutain », une professeure d’arts plastiques au lycée professionnel Louis-Blériot d’Etampes blessée de plusieurs coups de couteau en classe par l’un de ses élèves en décembre 2005.

