Annuler de la dette pour protéger les îles Galapagos : l’Equateur signe un deal hors norme
Quito a conclu une opération inédite par son ampleur(规模空前), qui consiste à annuler de la dette contre un financement de mesures visant à sauvegarder la biodiversité de l’archipel(n.m.群岛) classé au Patrimoine mondial.

A Santa Cruz, sur les îles Galapagos (Equateur), le 4 mars 2022.
C’est une technique de financement qui pourrait donner de l’oxygène à un nombre croissant de(越来越多的) pays à bas et moyen revenu en situation de surendettement(n.m.国家、个人等超负债). L’Equateur a annoncé, le 9 mai, avoir obtenu une réduction de sa dette en échange de(以..代替,以..补偿) son engagement à financer la conservation des Galapagos, un archipel inscrit au Patrimoine mondial du fait de sa biodiversité, pour un montant total de 450 millions de dollars (414 millions d’euros) sur dix-huit ans. Une somme qui correspond, en partie, aux économies réalisées par le pays sur le remboursement de sa dette, allégée de 1 milliard de dollars.
Des investisseurs ont en effet accepté de céder des obligations(n.f.债务,债券) – qui valaient 1,628 milliard de dollars lors de leur émission – pour 656 millions de dollars, par crainte que la situation financière et politique du pays ne se détériore davantage. D’autres ont accepté de les acquérir en dépit des(尽管,不管) risques, à condition que l’opération serve à protéger les Galapagos, et grâce aux garanties financières de la Banque interaméricaine de développement et de l’agence de développement américaine Development Finance Corporation.
Durement touché par le Covid-19, par la chute des prix du pétrole, dont il est très dépendant, et par la hausse des taux d’intérêt, l’Equateur est sous assistance du Fonds monétaire international (FMI). Jamais une « dette nature » n’avait atteint un tel montant. Ce type de montage, qui a vu le jour lors de la crise de la dette de la fin des années 1980, a bénéficié récemment à quelques pays, dont Belize et les Seychelles.
Archipel menacé par la pêche industrielle
« Cette opération permet de tuer deux oiseaux d’une seule balle, mais il faut bien viser », résume Pierre Cailleteau, associé gérant de Lazard Frères Banque, qui a conseillé le ministère des finances de l’Equateur sur cette opération. De fait, les conditions de succès sont nombreuses. « Il faut que la situation financière du pays soit relativement dégradée pour justifier une décote suffisante de la dette, mais pas désespérée au point que les investisseurs risquent de perdre leur argent », souligne M. Cailleteau. C’est pourquoi une telle opération peut difficilement être menée dans des pays en défaut de paiement, comme la Zambie.
Il faut aussi que le montant de la dette soit suffisamment important pour amortir le coût de l’ingénierie financière, qui mobilise de nombreux banquiers et avocats. « Tout le problème des opérations de ce type, c’est qu’elles portent généralement sur des dettes d’un petit montant avec des décotes plus ou moins élevées, alors que les coûts de structure sont élevés », ajoute M. Cailleteau.

