Pourtant, ce secteur, de même que l’aviation, dont les émissions sont comparables, constitue encore un angle mort(死角) dans la lutte contre la crise climatique. Non concerné par l’accord de Paris sur le climat de 2015, il a « largement évité de faire sa part(尽自己的一份力) » dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, selon un rapport publié lundi par l’association Seas at Risk, qui réunit une trentaine d’organisations non gouvernementales (ONG) européennes. Si rien n’est fait, le transport maritime pourrait peser 17 % des émissions mondiales en 2050, alors que la demande de fret ne cesse de progresser.


En 2018, les pays de l’OMI(organisation maritime internationale), une instance des Nations unies (ONU), s’étaient engagés à réduire leurs émissions de 50 % d’ici à 2050 comparé à 2008 et de parvenir à les stopper « le plus vite possible » au cours du siècle. Mais cet engagement est loin d’être aligné avec(与...相差甚远) une limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C, l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris. Les Etats avaient alors promis de revoir à la hausse leur stratégie en juillet 2023, avec une ambition affichée : réduire à zéro les émissions du transport maritime d’ici au milieu du siècle.


« Accord de vœux et de prières »

Loin de la « décision historique » attendue par les observateurs, le texte se voit amoindri par l’introduction de nombreuses réserves. Dans un langage alambiqué(v.t.使过分细腻), les pays ont finalement promis, de manière globale, d’atteindre des émissions nettes nulles « d’ici ou autour de, c’est-à-dire près de 2050 », en prenant en compte « les différentes circonstances nationales ». La mention d’émissions nettes est ambiguë et pose la question de l’usage de la compensation carbone pour les rejets résiduels, des techniques décriées car considérées comme inefficaces voire contre-productives(a.没有用的,适得其反) dans la lutte contre le réchauffement.